Pourquoi avoir choisi l’INSA Strasbourg et la spécialité Génie Civil ?
J’avais la volonté d’intégrer une école avec des classes préparatoires intégrées. Cela permet de démarrer plus tôt des spécialités métiers qu’un cursus en classes préparatoires (en 2 ou 3 ans) + école d’ingénieur en 3 ans.
Je souhaitais intégrer la spécialité génie civil pour avoir une formation « généraliste » qui s’adapte facilement dans le domaine de la construction.
Situation actuelle
Je suis ingénieur travaux et BIM Coordinateur chez Losinger Marazzi SA (filiale suisse de Bouygues Construction), au niveau de l’agence de Lausanne (Crissier précisément).
Actuellement je travaille sur une opération en plein centre de Genève, en tant qu’ingénieur travaux en charge des lots fluides (sanitaire, gaz médicaux, chauffage, ventilation) ainsi que de tout l’aspect digitalisation et BIM du projet.
voie d’intégration dans l’entreprise
Losinger Marazzi cherche à fidéliser les différents collaborateurs qu’elle accueille et forme. La réalisation de stage en tant qu’assistant conduite de travaux et/ou de stage de fin d’étude est une porte d’entrée favorisée par l’entreprise. En effet un stage de 3, 6, 9 mois permet de découvrir pleinement le métier et les rouages du système interne et du fonctionnement suisse. Il n’est alors pas rare de voir d’anciens stagiaires se faire embaucher. C’est un bénéfice double, à la fois pour le collaborateur et pour l’entreprise.
Pour ma part, j’ai réalisé 2 stages de conducteur travaux pendant l’été durant ma formation (3 mois en 2015 et 3 mois en 2016). J’ai ensuite eu l’opportunité de réaliser mon Projet de fin d’études en qualité de coordinateur BIM et conducteur de travaux avant d’accepter une offre d’embauche dans la continuité.
Le projet actuel
Je travaille en ce moment sur un projet d’extension des blocs opératoires au niveau des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Le programme comprend 5 salles d’opération, des bureaux et des locaux techniques. Le projet est réalisé en Entreprise Totale par Losinger Marazzi.
Les études du projet ont commencé en octobre 2018. Les travaux de démolition et curage ont débuté en février 2019 et nous sommes actuellement en juillet à 50% de la réalisation du gros œuvre. Les Corps d’État Secondaire (CES) débuteront en septembre pour des mises en service dès avril 2020 et une réception finale clé en main début septembre 2020.
Les contraintes principales de l’opération sont :
- Chantier en site occupé. Une cloison en plaque de plâtre sépare le chantier des blocs existants en service 7j/7j.
- Site exigu avec peu de place de stockage et aucune place de parking.
- De nombreuses reprises sur les existants, autant structurelles qu’en technique du bâtiment.
Mes missions
Je suis sur le projet HUG Extop (Extension du bloc opératoire) depuis le lancement des études en octobre 2018. J’ai deux missions qui se recoupent. Tout d’abord, j’assure le rôle de coordinateur BIM :
- Mise en place des méthodologies et lancement des ingénieurs dans les objectifs BIM du projet.
- Suivi et contrôle des modélisations.
- Élaboration des V6F (planche A0 avec vue en plan, vue de plafond, élévations de tous les murs, axonométrie 3D) de l’intégralité des pièces du projet pour validation par la maîtrise d’œuvre.
- Coordination des modèles numériques (3D et data).
- Élaboration de la stratégie pour livrer au client des modèles de révision et un Dossier d’Ouvrages Exécutés (DOE) numérique.
En parallèle de cela, j’assure la mission de Conception / Soumission / Suivi d’Exécution des lots Gaz Médicaux et Sanitaire. La mission de conception et soumission se réalise en pilotant un ingénieur spécialiste externe.
En parallèle j’assure aussi la mission de soumission et suivi d’exécution des lots hydraulique et ventilation.
Les lots CVSGM (Chauffage, ventilation, sanitaires, gaz médicaux) sont extrêmement liés au BIM par la coordination 3D de l’intégralité des réseaux. Une phrase que je répète souvent aux ingénieurs et dessinateurs externes : « Changeons les tracés de ces tubes, cela ne passera pas en exécution avec les supports et colliers, je préfère qu’on le fasse maintenant sinon je vais rencontrer des conflits avec mes futurs chefs d’équipe ».
Participer à la fois aux phases de conception et d’exécution d’un projet permet d’avoir une vision à 360°, mais c’est aussi très formateur car on doit assumer ses choix de A à Z (car un problème en phase d’exécution est très souvent un défaut de conception).
Par rapport à mon cursus à l’INSA Strasbourg, ce qui me permet de mener à bien ce projet pour le moment, est la rigueur que j’ai développé au fil des années, notamment au niveau des phases « projet ». Sur un ouvrage hospitalier, la technique du bâtiment est très complexe et nécessite beaucoup de réflexion, recherches et remises en question. La précision de ces compétences est bien évidement personnelle mais l’INSA Strasbourg nous challenge et nous fait appréhender toutes ces notions.
Pour la partie BIM et digitalisation, il est clair qu’il faut aimer les technologies et surtout ne pas s’arrêter lorsqu’on est bloqué. Le BIM c’est beaucoup de « learning by doing ».
L’entrée dans la vie active
S’adapter au monde du travail n’est jamais évident quand on débute un stage ou un emploi. L’intégration dans une nouvelle entreprise est en général très progressive et prend du temps. C’est un avantage dans les grandes structures comme Losinger Marazzi, qui a une politique d’accueil et d’intégration très étoffée. Nous accueillons en permanence des stagiaires au niveau des équipes travaux et des chantiers. En particulier en ce moment car nous sommes à la recherche de nos futurs coordinateurs BIM sur nos opérations en démarrage.
Il est vrai que je ne fais plus du tout de RDM (résistance des matériaux), de dimensionnement ou de notes de calculs de structures (en ce moment c’est plutôt une note de calcul gaz médicaux), mais le cursus de l’INSA Strasbourg donne une méthodologie et un rythme de travail. Le cursus nous permet aussi d’appréhender certains logiciels que l’on utilise quotidiennement : Excel et AutoCAD par exemple. Le cursus de l’INSA Strasbourg nous donne la possibilité de réfléchir et de structurer nos travaux. La dynamique « projet » mise en place à l’INSA sur certains modules est quelque chose d’essentiel à la formation et cela constitue une première approche du monde du travail. Pour le reste, la rigueur ou l’organisation restent toujours quelque chose de personnel et cela dépend toujours de l’énergie que l’on y met.
Pour suivre l’évolution du chantier, consultez la galerie photos.