02
avril
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Le choix de l’INSA de Strasbourg et mon parcours

Après être entré à l’INSA pour sa spécialité en génie civil, j’ai progressivement voulu évoluer, au cours de mes stages, vers une approche plus managériale et économique des projets de construction.

C’est pour cette raison que, au terme de mon Projet de Fin d’Etudes (PFE) tourné vers l’assistance à maîtrise d’ouvrage technique, j’ai poursuivi mes études par le Master MAE Alsacetech de l’EM Strasbourg. Bien que cette formation m’ait permise de consolider mes acquis juridiques et financiers, il m’a manqué un vrai lien avec notre spécialité initiale, le génie civil.

Aussi, dans la foulée, j’ai candidaté au Mastère Spécialisé Management Urbain et Immobilier de l’ESSEC pour trouver cette cohérence entre les enjeux techniques, financiers et les problématiques d’aménagement et de développement des territoires. Après 9 mois de cours, j’ai été embauché dans un cabinet de conseil financier à l’issue d’un stage de 6 mois.

 

Mes activités

Je suis actuellement consultant en financement de projet au sein d’un cabinet de conseil financier, le cabinet EY (précédemment Ernst & Young).

Mes missions consistent à assister tant des personnes privées que publiques dans le montage et le suivi financier de leurs projets d’infrastructure :

  • Côté privé, je peux être amené à conseiller des industriels comme Vinci, Eiffage, Fayat ou leurs filiales « concession », sur la structuration financière de leurs projets dans le cadre de réponse à des appels d’offre publics. Les projets de grande ampleur montés en Partenariat Public-Privé sous ses différentes formes (marché de partenariat, concession, affermage, etc.) sont mon quotidien. Plus concrètement, mes responsabilités consistent à déterminer quelles peuvent être les sources de financement d’un projet (dette bancaire, fonds propres, financement obligataire, subvention publique, fonds européens, etc.) et dans quelle mesure elles doivent être mobilisées pour que le projet soit « financièrement optimisé ».
  • Côté public, j’accompagne les collectivités à différents échelons (départements, régions, intercommunalités) sur le montage et le pilotage financiers de leurs projets. En phase amont, nous identifions les problématiques spécifiques de la personne publique et déterminons avec elle le montage contractuel le plus adéquat d’un point de vue financier. Par la suite, nous l’accompagnons dans les procédures d’appels d’offre qu’elle peut dans certains cas engager. Dans ce cadre, je travaille étroitement avec des bureaux d’études techniques, notamment sur les questions d’évaluation des coûts des projets. En effet, sur la base de ces estimations de coûts d’investissement et d’exploitation de l’infrastructure, il me faut identifier les différentes ressources potentielles de financement pour mener à bien le projet. Nous construisons ensuite un modèle financier permettant d’avoir une vision prospective des flux à venir (dépenses d’investissement, recettes de commercialisation du projet, charges d’exploitation, etc.), de tester des scénarios prospectifs d’activité dégradés (par exemple avec moins de recettes ou plus de charges) et d’assurer un pilotage budgétaire dans le temps pour la collectivité.

 

L’apport de mon diplôme d’ingénieur

Quels que soient les projets, j’interviens en amont de la chaîne de valeur « construction ». Aussi, mes « compétences » d’ingénieur ne sont pas mobilisées au sens technique du terme. Néanmoins, il me semble que mon diplôme d’ingénieur me donne une certaine valeur ajoutée sur au moins deux aspects.

  • Le premier est sans aucun doute la compréhension des enjeux opérationnels, qui jalonnent un projet de construction ou d’aménagement. La culture technique et l’appréhension des risques offrent selon moi une prise de recul sur les implications juridiques et financières de ces enjeux. Typiquement, cela m’est très utile lorsque nous élaborons des matrices de répartition des risques entre partenaire public et partenaire privé afin de définir le mode de gestion d’une infrastructure.
  • Le second aspect est la rigueur mathématique que je retrouve dans la construction de modèles financiers complexes. Les problématiques de calcul algébrique, de résolution d’équation et d’intégrité arithmétique des modèles sont très présentes. C’est un parallèle que je fais souvent avec le calcul structurel qui traite aussi de modélisation et d’optimisation.

 

Les projets en cours

Les principaux projets sur lesquels je travaille concernent le Plan France Très Haut Débit et le déploiement national du réseau de fibre optique. Ce plan vise à substituer des initiatives publiques de déploiement là où les initiatives privées (lancées par des opérateurs comme Orange ou SFR-Numéricable) ont fait défaut.

Selon les territoires, ces projets d’aménagement numérique sont mis en œuvre à différents échelons, intercommunaux, départementaux, régionaux, et chevauchent parfois même certaines initiatives publiques préexistantes.

En phase de montage, je peux être amené à conseiller des collectivités sur l’équilibre économique du futur réseau et de sa commercialisation. Permet-il d’avoir recours à un modèle concessif ? Faut-il préférer une solution en marché de partenariat ? Doit-on séparer l’investissement de la gestion de l’infrastructure ? Si oui, sur quel périmètre ? Telles sont les questions auxquelles nous répondons pour le compte de collectivités. Je contribue ensuite à mettre en place l’ingénierie financière nécessaire au lancement du projet.

En phase de construction-exploitation des réseaux, le gros du travail consiste à s’assurer du respect des engagements financiers en fonction du mode contractuel retenu, tout en traitant les éventuels modifications du périmètre en cours d’exécution. Ces travaux supplémentaires se chiffrent souvent en millions d’euros et il faut alors retravailler la structuration financière pour trouver un moyen de les financer.   

Egalement, il m’arrive de contribuer à l’obtention de fonds FEDER (Fonds Européen de Développement Régional). Par exemple, un de mes clients actuellement (une grande région) souhaite candidater à l’obtention d’un montant de subvention dépassant les 50M€. La Commission Européenne requiert pour cette demande la constitution d’une « étude de faisabilité Grand Projet Européen ». Il s’agit concrètement d’un rapport étoffé comprenant une analyse coûts-avantages, diverses simulations économiques et financières, et une quantification monétaire des impacts positifs liés au projet. J’assiste donc cette collectivité pour la rédaction de l’étude.

 

 

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